Le syndicat policier Alliance "écoeuré" par le jugement de Bobigny ,10 déc 2010 (AFP) -
Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) s'est déclaré vendredi "écoeuré" par la condamnation, de 6 mois à 1 an de prison ferme, de sept policiers jugés à Bobigny pour avoir accusé à tort un homme.
Dans une déclaration à l'AFP, Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat, s'est déclaré "en colère, atterré et écoeuré" par ce jugement, affirmant relayer la "colère de la base".
"Les policiers ont reconnu la faute commise et nous ne comprenons pas", a ajouté M. Delage.
"Si on veut décourager les policiers, on a visé juste", a-t-il assuré, ajoutant que "les policiers ne comprennent pas" alors que, selon lui, "des multirécidivistes, dans ce tribunal et ailleurs, ne sont pas, eux, condamnés comme il se doit ou remis en liberté".
"Les droits de (leur) défense ont-ils été respectés?", s'est encore interrogé M. Delage, estimant que les policiers condamnés "n'ont apparemment pas eu la parole en dernier (lors de l'audience) contrairement aux usages".
A Aulnay-sous-Bois le 9 septembre, un policier était blessé à la jambe, percuté par une voiture après une course-poursuite. Lui et ses collègues ont alors menti et accusé dans leur procès-verbal le conducteur de la voiture qu'ils poursuivaient.
MANIFESTATION EN COURS
Plusieurs dizaines de policiers de Seine-Saint-Denis manifestaient vendredi devant le tribunal de Bobigny après la condamnation à de la prison ferme de sept de leurs collègues, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des dizaines de policiers en civil et en uniforme étaient rassemblés au pied du palais de justice de Bobigny et ont fait retentir les sirènes d'une quinzaine de voitures de police.
"On a appelé les collègues du département à venir devant le tribunal.L'objectif est de montrer au président du tribunal qu'on n'est pas d'accord", a déclaré Sébastien Bailly, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance.
"On est scandalisé par le jugement. Pour nous c'est une atteinte au métier de policier", a fustigé M. Bailly.
Sept policiers ont été condamnés vendredi à des peines de 6 mois à 1 an de prison ferme, ce qui sera inscrit au casier judiciaire pour cinq d'entre eux et entraînera une radiation de la police.
A Aulnay-sous-Bois le 9 septembre, un policier était blessé à la jambe, percuté par une voiture après une course-poursuite. Lui et ses collègues ont alors menti et accusé dans leur procès-verbal le conducteur de la voiture qu'ils poursuivaient.